Le compostage domestique – comment ça marche ?

Créée en 2013 et établie en région parisienne, DM Compost accompagne ses clients dans le cadre du tri et de la valorisation de leurs déchets organiques alimentaires en apportant des solutions de compostage de proximité et/ou de collecte et en participant à la limitation du gaspillage alimentaire.

Démarrons par la base : qu’est-ce que c’est exactement « composter à domicile ? »

JS : Basiquement c’est valoriser chez soi les déchets organiques que l’on produit au sein de son foyer pour les transformer en compost. Ces déchets sont composés à la fois des déchets verts (tontes, tailles de haies, entretien de jardin…) mais aussi de ceux de la cuisine (épluchures, restes de repas, fruits et légumes abîmés…).

Il s’agit alors d’entasser ces deux principaux éléments tout au long de l’année dans un endroit de votre jardin à même le sol dans un composteur de jardin ou un lombricomposteur par exemple.

Ensuite la nature effectue son travail pour transformer progressivement vos déchets en compost.

Mais c’est quoi le compost ? Le compost est semblable à l’humus que l’on retrouve dans la première couche de la forêt. C’est une matière riche qui nourrit le sol, améliore sa qualité et permet de mieux faire pousser nos plantes en bonne santé. De l’or brun en somme !

Quels sont les premiers gestes à adopter pour composter à domicile ?

JS : Pour réaliser un « bon » compost il faut tout d’abord les bons ingrédients : des déchets verts et des déchets de cuisine mais aussi de l’air et de l’eau. L’eau est déjà contenue dans nos déchets de cuisine, pas besoin d’en rajouter. Ensuite c’est l’alternance des déchets mous et humides venant de la cuisine et des déchets bruns, durs et secs venant du jardin qui permettront à l’air de bien circuler dans le tas.

Nos déchets vont progressivement se tasser en se décomposant, ce sera alors à vous de remuer et brasser le compost en cours pour l’aérer avec un outil adapté à votre disposition (fourche, brass-compost® …). Faites-le entre une fois par semaine et une fois par mois en fonction des quantités que vous produisez, ainsi vos éviterez les mauvaises odeurs, signe de putréfaction et non de compostage.

Afin de faciliter la décomposition et le brassage, penser à couper ou fragmenter vos apports de cuisine ou de jardin. Pour comprendre pourquoi, imaginez que vous êtes partis en vacances deux semaines et que vous avez oublié une pomme ainsi qu’une demi-pomme sur votre buffet. En revenant, vous voyez nettement la différence entre les deux, n’est-ce pas ? C’est pareil dans votre composteur, aidez nos amis les décomposeurs en déposant des déchets ne dépassant pas 4-5cm.

Toutes les matières organiques sans exceptions peuvent se composter sans nuisance mais veillez à acquérir un peu d’expérience avant d’y mettre vos déchets d’origine animale plus complexe. Je vous invite à attendre un cycle complet d’une année pour vous familiariser auparavant.

Pourquoi je devrais me mettre à composter à domicile, si je ne le fais pas déjà ou si ma commune n’a pas une collecte des biodéchets mise en place ?

JS : Nous pourrions parler d’engagement citoyen dans la réduction des déchets car les déchets organiques – les biodéchets- représentent environ 30% de nos poubelles d’ordures ménagères ou encore d’obligation légale à venir car d’ici 2024 tous les biodéchets devront être valorisés (chez soi ou via une collecte…).

Moins de poubelles, pourrait signifier moins d’impôts demain, moins de camions sur les routes, moins de bruits, moins de pollution, de gaz à effets de serre, etc…

Mais avant tout j’aime insister sur le bénéfice direct pour soi : disposer de compost de qualité et gratuit à domicile. Fini les allers retours au magasin de jardinage pour acheter du terreau ou du fertilisant dont nous ne sommes sûrs ni de l’origine ni du contenu réel.

Nous pourrions ajouter la satisfaction d’avoir fait cela soi-même ou encore toute la pédagogie qu’il peut en découler pour nos enfants (et les adultes bien sûr) afin d’expliquer la nature ou le cycle de la matière organique. Des centaines d’animaux, de champignons et de bactéries en action, rien que pour nous !

Comment je peux mettre toutes les chances de mon côté pour réussir mon compost ? surtout pendant les mois d’hiver, où il fait froid ?

JS : Lorsqu’il fait très froid le processus de dégradation va ralentir voire s’arrêter mais reprendra naturellement dès le retour des températures positives. Il n’y a donc pas de contre-indication pour démarrer en hiver. Je dirai même que c’est une bonne période pour apprendre.

Finalement pour réussir son compost, il faut avant tout avoir envie de démarrer l’expérience.

Idéalement il faut installer son composteur dans un endroit ombragé et à l’abri du vent pour éviter le dessèchement mais avant tout pensez à ce que ce soit pratique pour vous ! S’il est tout au fond du jardin ou s’il faut enjamber une rivière en hiver, vous n’irez plus. Rappelez-vous qu’il faut y déposer ses déchets de cuisine au moins deux fois par semaine. Sans pour autant le mettre sous la fenêtre de la cuisine, facilitez-vous la vie pour toute l’année.

Combien de temps le process de compostage prend en général ?

JS : La durée va dépendre du volume de déchets et de l’entretien que l’on y apportera. En général à l’échelle domestique cela prend un an entre les premiers dépôts de déchets et la première récolte de compost mature.

Cependant comme nous mélangeons régulièrement des déchets frais et des déchets déjà décomposés tout au long du processus pour amener de l’air, idéalement il faudrait deux composteurs ou deux espaces. Le premier est alimenté pendant six mois puis démarrons un deuxième composteur que nous alimentons de nouveau pendant six mois pendant que le premier est au repos. Six mois plus tard (après un an donc), le premier compost est mûr et prêt à être utilisé. Une fois celui-ci utilisé, vous pouvez arrêter les apports dans le second composteur et reprendre dans le premier. Votre premier cycle de compostage complet est fini, félicitations.

Le compost mûr est de couleur brun foncé, sa texture ressemble à celle d’une terre friable et il dégage une odeur de forêt humide, mais tout ce qui se trouve dans votre tas ne ressemble pas encore à cela. Toutes matières grossière restantes qui n’ont pas eu le temps de se décomposer peuvent être ajoutées au prochain cycle de compostage.

Et enfin, quelle est votre vision à DM compost ? quelle est votre ambition ?

JS : Notre PME est engagée dans une évolution sociétale autour du biodéchet. Nous souhaitons accompagner les collectivités à mettre en place des solutions de valorisation au plus près des producteurs, que ce soit dans les jardins des particuliers, au pied des immeubles ou encore dans les écoles.

De même dans le cadre d’une collecte des biodéchets, nous proposons des alternatives à l’échelle du territoire, complémentaires aux solutions industrielles en place, afin que la matière organique retourne à l’agriculture dans les meilleures conditions.

Notre Bureau d’étude et de terrain s’attelle ainsi à améliorer la gestion globale du biodéchet dans l’ensemble de son cycle, du gaspillage alimentaire jusqu’au retour à l’alimentation locale avec un fort lien sociétal entre les structures et les individus.

Nous préparons ainsi le monde de demain, résilient et humain.