Boire un café avec Serine Ayari

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Boire un café avec… Serine Ayari

Étoile montante de la scène stand-up belge, Serine Ayari met son œil aiguisé au service d'un humour qui fait toujours mouche. Polyglotte, elle puise dans la richesse de son parcours et de ses origines pour mettre le doigt sur nos préjugés avec une bonne dose d'autodérision. Au long d’une interview sans filtre, elle nous a parlé de son indispensable café du matin, de son besoin de mettre parfois en pause son cerveau survitaminé et de son amour des chameaux.

Êtes-vous une accro du café ?

Je bois plusieurs cafés par jour, mais le plus important est celui du matin. Je le prends en faisant 20 000 choses à la fois, sans vraiment m'asseoir pour le siroter. Mon choix se porte donc naturellement sur une capsule Nespresso, prête en un clin d’œil. J’ai du mal à me restreindre dans mes activités, car j'ai des troubles de l'attention. Quand je suis en vacances, il m'arrive néanmoins d'arriver à me poser pour savourer mon café autrement.

Vous faites du stand-up dans trois langues, vous en parlez plusieurs autres… comment vit-on avec un tel foisonnement d’idées ?

Je crois justement que c'est ce qui m'aide pour le stand-up. Mon esprit est toujours en éveil et mon attention constamment mouvante. Je capte donc très vite tout ce qui se passe autour de moi, j'entends et je vois les variations de mon environnement avec acuité. Sur scène, ça me permet d'interagir aisément avec le public et d’improviser. La stand-up fonctionne avant tout sur la diversité des points de vue, sur la capacité à voir une situation sous différents angles pour en faire ressortir l'aspect comique. Passer d'une langue à l'autre est très naturel pour moi, j'ai grandi de cette façon avec l'école en néerlandais, le français à la maison… et cela me donne aussi accès à des cultures différentes, donc à des regards différents.

En à peine quelques années, vous êtes devenue une figure de la scène et de la télévision. Est-ce que la notoriété vous pèse parfois ?

Cela demande quelques adaptations en effet. J'étais aux Ardentes avec des amis cet été, les gens me reconnaissaient et m’abordaient. J'en étais très touchée mais c'était aussi un moment privé de détente dont je voulais profiter tranquillement. Dans ces situations, il faut savoir trouver l'équilibre, savoir répondre les bonnes choses en se préservant mais en restant accessible… D'un autre côté, ma visibilité m'a aussi valu des attaques virulentes sur les réseaux sociaux, surtout au début. J’ai là aussi appris à m’en distancier et à me concentrer sur le public, sur les gens qui viennent me voir en spectacle et qui apprécient mon travail. Je joue pour eux, pour leur plaisir. J'aime la diversité et le mélange qu'ils incarnent.

Comment vous ressourcez-vous entre les spectacles et les tournages ?

Je cherche le calme autant que possible. Je fais un peu de sport – mon père était un sportif professionnel, mais il a eu trois filles et il ne nous a jamais vraiment poussées à suivre ses traces – et je prends surtout de vrais moments de repos. Je m'impose de ne rien faire, de laisser mon esprit vagabonder. Je regarde des séries ou des documentaires, en laissant surtout mon gsm loin de moi pour ne pas être distraite. Je me recentre régulièrement de cette façon et cela me permet aussi de trouver l'inspiration. Une fois sur scène, je me sens toujours très en sécurité. C'est un refuge pour moi, un lieu de bien-être. J'adore la culture du stand-up, j'adore ce métier, plus que tout ce que j'ai pu faire auparavant. Je ne regrette pas d'avoir tout plaqué pour ça. Et je ne m'impose aucun trajet. Je vis pleinement les choses en saisissant les opportunités qui se présentent.

On vous voit souvent sur les réseaux sociaux affirmer votre amour des chameaux. D'où vous vient cette passion pour ces animaux ?

Le chameau est un animal incroyablement gracieux ! En Tunisie, dès que j'en vois un, je suis aux anges. Mon rêve serait de posséder une grande maison, avec un grand jardin et des chameaux dedans. Je suis bien sûr déjà monté sur un chameau, mais ce qui m'intéresse n'est pas de faire des randonnées ou des courses sportives, c'est vraiment la compagnie de l'animal. Regarder par la fenêtre, voir passer les chameaux, cela m’apaise.

Q&A

- Sa playlist : « Le titre Despicable me de Pharell William – tiré du film éponyme. C'est exactement comme cela que je me sens avant d'avoir bu mon café du matin ! »
- Son café favori : « Un lungo avec un nuage de lait d'avoine »
- Son endroit préféré pour boire un café ‘on the go’ : « Je me souviens d'avoir bu un café aux portes du désert, devant un lever de soleil. Le meilleur de toute ma vie »
- La personne avec qui elle aimerait partager un café : « La comédienne de stand-up américaine Chelsea Handler. Elle m'inspire autant par son travail que par ses engagements »

Née à Bruxelles, Serine Ayari a grandi en Flandre dans une famille francophone d'origine tunisienne. En 2017, après avoir notamment travaillé dans l'immobilier, elle décide de se lancer à 100% dans le stand-up, qu’elle pratique aussi bien en français, en néerlandais ou en anglais. Le succès ne se fait pas attendre et elle devient rapidement une figure de la scène belge, mais aussi de la télévision. Elle tiendra en 2023 le premier rôle d'une série sur une grande chaîne flamande.